Née en Normandie, on l’appelait « bichette » ! Or c’est « dans la ville de Nantes qu’elle a grandi : trop de pluie et de mélancolie ! » Un vieux piano échoué dans le salon de famille devient très tôt son jouet et passe-temps favori. Pas mieux pour chasser « les monstres de l’enfance avec assurance » et s’ouvrir au monde des songes, aux chansons de Barbara et aux Sièges en skaï des salles de cinéma ! Elle fait du théâtre, un peu de cirque, chante et part sur les routes d’Europe avec son piano à roulettes. De ces évasions, Aline crée son pays des merveilles en composant des chansons.

Après un EP « Voyou » et l’envolée de « Pieds-plumes » son premier album, SATORI est une traversée des sous-bois en quête de clarté. Et c’est en chaperon toujours à l’affût de couleurs sonores que Gilles Belouin enlumine encore ces compositions « de sa douce hypnose ». Dans ce nouvel opus, Aline Chevalier « préfère laisser la nuit choisir » et partir sur les traces du Chat de Derrida, Cet aigle-là, Cerbère et autres maîtres chanteurs. Ses « rêves en friche », elle choisit d’« en rire, en rire » et « caresser le tigre » pour « se soustraire à la réalité ».

Madame rêve, elle s’en souvient. Une nuit ce fût d’une plongée dans « les vestiges aux confidences vert de gris » d’un lieu chéri de l’enfance. Eaux troubles ou mer étale ? Elle finit par faire la planche sur les abysses, le Cœur léger. « Pétille » serait alors la devise de l’album; « Pétille, esprit mal assuré », Ta Capitale nous invite enfin à chérir notre différence, « garder nos faiblesses, parfums et richesses ».

Poèmes et chansons l’ont affranchie, celles qu’elle a écrites, ceux qu’on lui a murmurés. Ainsi, de sa voix feutrée, elle vient à son tour vous ravir en amie, À mi-mots…

SATORI est une confession, une révérence aux « affres profondes » comme lieu infini de beauté, d’exploration et de joie. Promenons-nous dans les bois…« et la bobinette cherra » !